Soit un programme de simulation de balance qu’on pourrait être tenté d’exploiter en classe ou dans le cadre d’une activité de soutien individualisé. Celui-ci par exemple : http://www.teacherled.com/resources/oldscales/oldscalesload.html
Sans être rabat-joie, il faut bien admettre que cette production informatico-pédagogique ne tient aucun compte de la réalité physique d’une pesée.
N’importe qui a déjà utilisé concrètement une balance à plateaux – Roberval aussi bien que trébuchet – en état de marche sait que le plateau le plus lourd descend inexorablement jusqu’à sa butée basse, bien qu’avec plus ou moins d’enthousiasme selon l’écart des masses.
Ce n’est que lorsque les masses sont égales de part et d’autre que les plateaux sont en équilibre, et alors le fléau est rigoureusement horizontal (même si la balance est posée obliquement, et qu’alors l’index indicateur n’est pas à la position espérée).
En aucun cas les plateaux d’une balance normalement fonctionnelle ne peuvent atteindre la stabilité avec un fléau oblique, or ce programme, comme beaucoup d’autres qu’on trouve au hasard sur internet, montre un fléau qui se stabilise plus ou moins obliquement tant que les masses sont inégales, et qui plus est proportionnellement à leur écart, ce qui constitue une aberration du point de vue de la physique !.
Pour que cette situation soit possible – et encore ! – il faudrait une balance pleine de frottements. Pourrait-on appeler ça une balance ?
Cet exemple parmi tant d’autres pose un problème pédagogique grave, et même plusieurs, dont le principal amène à conclure qu’au lieu de simuler on est beaucoup mieux avisé de faire « en vrai » et d’observer, ce qui évite de mettre des âneries dans les têtes (et d’obtenir du même coup des résultats déplorables au PISA ).
Ou alors on utilise ce programme et la plupart de ses confrères en toute connaissance de cause : non pas pour faire semblant de peser, mais d’abord pour y rechercher les défauts en comparant la réalité concrète et sa regrettable imitation informatique, ce qui constituera une excellente activité scientifique avant d’être mathématique.
Non mais.